by Amrith » Mon Sep 07, 2009 2:49 pm
Ca y est Le Roi Leo 2009 a été diffusé à la télévision japonaise.
Il s'agit d'un TV Special unitaire d'une heure et demi.
Ceux qui redoutaient des graphismes et une animation médiocres à l'image de la dernière série Black Jack seront satisfaits de constater que Tezuka Productions a mis le paquet niveau temps et argent sur cette grosse production, censée célébrer les 80 ans virtuels d'Osamu Tezuka. Le design, très surprenant au départ, fonctionne en réalité plutôt bien, la bande-son est correcte et l'animation s'avère riche et fluide pour un produit télévisuel. Le téléfilm profite à fond de disposer du savoir-faire d'un vrai réalisateur d'anime, en l'occurrence l'excellent Goro Taniguchi, et non de la direction très moyenne de Makoto Tezuka. Bref, c'est techniquement réussi et la 3D n'est utilisée qu'en cas des stricte nécessité.
Le scenario s'éloigne considérablement du manga d'origine - ou devrait-on dire des mangas d'origine. Il s'agit clairement d'une nouvelle histoire, même si les grands thèmes et certains archétypes demeurent. L'une des différences les plus évidentes par rapport aux versions antérieures réside dans la personnalité de Leo, qui est ici - provisoirement - peureux et réticent. Cette re-caractérisation plus en phase avec la société japonaise d'aujourd'hui s'accompagne d'une "modernisation" plus globale : Neo-Jungle, où vivent les animaux du récit, est un lieu de haute technologie où caméras de surveillance, forteresses de métal et autres structures régulationnistes se dressent au milieu de la flore exotique. La société Eternal Earth, qui en a la charge, n'est pas toute rose non plus et s'adonne évidemment à des expériences sur ses cobayes quadripèdes. Globalement, le script est destiné aux enfants et aux adultes empreints de nostalgie, sans plus, car s'il se révèle distrayant il apparait surtout très en-deça de l'histoire originale, autrement plus puissante émotionnellement. La fin du récit, en plus de manquer de subtilité, semble assez précipitée.
Au chapitre des erreurs de principe et non d'exécution, on regrettera surtout le manque d'inscription de l'anime dans le corpus général d'Osamu Tezuka : absence du Star-System, de Hyoutan-Tsugi, de références fines à l'univers de l'auteur. L'anime évolue un peu en vase clos comparativement aux autres essais récents, et cela tranche avec l'interconnexion caractéristique des oeuvres du Maître.
Malgré tout, je réserve mon avis pour le moment où des sous-titres pourront éclaircir certains points restés très vagues pour moi. De prime abord, ça m'a paru décent, mais je n'approfondis pas pour l'instant. Disons alors simplement que, sur le plan de la seule animation, Le Roi Leo 2009 est ce que Tezuka Productions a proposé de plus abouti depuis Astro Boy 2003.