En tout cas je prends les paris que les manga de Rumiko Takahashi - y compris
Ranma 1/2 même si ce n'est pas le meilleur - n'auront pas pris une ride dans X années supplémentaires... contrairement à
Naruto auquel vous faites indirectement honneur, en l'incluant dans votre discussion aux côtés somme toute d'auteurs indiscutablement talentueux.
Dragon Ball c'est quand même un cran supérieur à tout ce que le genre a produit depuis, à l'exception peut-être de shonen modernes un peu plus sophistiqués comme
Fullmetal Alchemist ou plus récemment
Soul Eater, qui ont aussi des atouts réels, par exemple une recherche stylistique qui fait justement défaut au ninja blondinet. Bon voilà,
Naruto selon moi c'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose... a contrario
Dragon Ball ou
Inuyasha personne ne pourra dire sans vaciller que c'est pas grand-chose
Le raisonnement de Gwen sinon me semble assez juste.
Le marché du manga, à distinguer du manga lui-même, même si beaucoup moins que l'anime qui est vraiment le secteur le plus touché par le phénomène, suit l'évolution inverse du cinema et de l'industrie de l'entertainment dans son ensemble depuis une quinzaine d'années. Il se spécialise et s'adresse de plus en plus ouvertement à un public otaku ou adolescent, qui cherche à y retrouver un certain nombre de codes et non plus des principes narratifs aux commandes - voir la thèse de Hiroki Azuma sur la perte des grands récits dans la culture otaku des 90'.
En ce qui concerne la France, le sujet est tout autre. Le manque de diversité dans les titres proposés par les éditeurs relève sans doute davantage de l'impression que de la réalité, car en examinant un peu la situation on finit par modérer cette description. Même si proportionnellement oui, les daubes et les clones surnagent, ce qu'il se produit très logiquement quand on publie des tonnes de manga obtenus en pack, qui plus est dans un contexte où le public s'est métamorphosé - (voix de grabataire)
à mon époque très peu de filles lisaient du manga, idem pour les gamins. Mais d'un autre côté, il est aussi plus facile de briller, de rayonner, de paraître singulier en comité que dans une population foisonnante.
Quant à dire que ce sont les plus jeunes qui lisent
Naruto, sans vouloir casser l'ambiance, je crains que ce soit très, mais alors très réducteur...
Enfin Osamu Tezuka, c'est une pièce de patrimoine.
Or le patrimoine n'aura jamais la côte dans une société tournée vers la consommation et la sur-information continuelle, qui roule dans le sens contraire de la culture vue comme historicité.