Oui, il faudrait non seulement lire les akahon de Tezuka mais aussi ses œuvres des années 1950, faire des parallèles avec la production manga de l'époque, étudier l'impact des dessins animés de Disney au Japon, recueillir des témoignages, faire des tas de recherches afin de déterminer jusqu'à quel point Tezuka s'est inspiré (pour ne pas utiliser un terme plus polémique) de ce qu'a fait Disney.
Que Tezuka ait été un admirateur de Walt Disney, ça ne fait aucun doute, il l'a effectivement dit et répété à maintes reprises. Mais pour moi, les emprunts de Tezuka à Disney vont plus loin que de la simple inspiration.
Je pense qu'il y a eu admiration, envie, voire peut-être jalousie et même ressentiment de Tezuka envers les œuvres du studio Disney (car n'oublions pas que ce sont des œuvres collectives, que les véritables auteurs n'étaient pas tout le temps crédités, surtout dans les comic books).
Comme me l'a fait remarqué un des rédacteurs de Manga 10 000 images, la question serait aussi de savoir dans quelle mesure Tezuka a fait sciemment ce plagiat de Bambi et de Pinocchio, si c'était un travail de commande ou un travail proposé aux éditeurs, et s'il y pensait que ce qu'il faisait était bien ou mal. Il rappelait aussi que la notion du plagiat au Japon n'est pas la même qu'en Occident (il va falloir que je me renseigne sur ce point).
C'est pourquoi je ne vois pas un hommage à Disney dans les Mickey de Metropolis mais plutôt une petite "vengeance" teintée d'envie, de jalousie dans leur utilisation en leur donnant un rôle tout sauf glorieux. On peut aussi y voir une petite blague potache avec une petite arrière pensée pas très avouable .
Concernant La Légende de la forêt (Mori no densetsu) dont tu parles, Amrith, je n'y vois pas un hommage mais la volonté de Tezuka montrer qu'il pouvait faire aussi bien que Disney. Il ne cherchait pas à faire autre chose, non, il cherchait à faire du Disney. Cela se voit à chaque séquence. Je trouve que c'est très révélateur d'un complexe de Tezuka envers Disney. Au passage, je trouve que La Légende de la forêt est un film chiant comme la pluie et révèle aussi le manque de talent de Tezuka en matière d'animation, mais là n'est pas le débat.